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Photographier les aurores boréales

Photographier les aurores boréales n’est pas une chose anodine. Cependant, bien que cela ne soit pas courant, immortaliser ce phénomène astronomique n’est pas aussi difficile qu’on peut le croire. Attention néanmoins : il ne suffit pas de maîtriser les paramètres de son appareil photo pour obtenir des clichés d'aurores. Tout comme la Voie Lactée, les photographier demande une certaine préparation en amont tout autant importante. Nous vous conseillons vivement de tout lire et de prendre en compte tous les paramètres nécessaires pour réussir ce type de photo.

 

Ensemble, parcourons les points à maîtriser afin de réussir ses photos d’aurores boréales et de faire des jaloux.

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Sommaire

Qu'est-ce qu'une aurore boréale ?

Spoiler alert : ce que disent rarement les photographes

Où et quand les photographier ?

  • Les hémisphères

  • Où les observer ?

  • Comment mesurer la probabilité d'en voir ?

  • A quelle heure sont-elles visibles ?

  • Attention à la météo

Les aurores en Norvège et aux Lofoten

Maximiser ses chances de voir des aurores

  • Les prévisions des aurores : sites et applications

  • Les prévisions météo

Sur le terrain

  • La patience est règle d'or

  • Trouvez de bons spots

  • Levez les yeux

  • Habillez-vous avec des vêtements adaptés

Photographier les aurores

  • Le matériel nécessaire

  • Les paramètres de prise de vue

  • Des conseils pour réussir ses photos

Le dernier mot​

Fjord & aurores boréales : bienvenue en Norvège !

Qu'est-ce qu'une aurore boréale ?

Qu'est-ce qu'une aurore boréale ?

Phénomène onirique, l’aurore boréale est pourtant un évènement astronomique qui relève de la science. Il s’agit d’un vent solaire issu de tempêtes solaires plus ou moins importantes et qui parvient jusqu’aux hautes couches de l’atmosphère terrestre, notamment l’ionosphère. Ainsi, des particules chargées en électricité (électrons, ions, etc) entrent en contact avec les atomes de l’ionosphère qui sont excités. Dès lors, l’excitation de ces atomes par les rayons solaires provoque la création de photons responsables de ces rayons lumineux.

 

Cette rencontre entre les éléments se déroule entre 80 km et plusieurs centaines de kilomètres d’altitude ; selon l’altitude, la couleur change : en majorité vertes/cyan, les aurores peuvent être violettes ou même rouges. La couleur donne donc une indication sur l’altitude de l’aurore.

 

Le nom vient du latin aurora qui signifie lever du jour et de borealis, un nom grec désignant le vent de nord.

 

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Spoiler alert : ce que disent rarement les photographes 

Observer des aurores boréales est un rêve absolu pour certains. Mais beaucoup ignorent (nous y compris avant d'avoir la chance d'en voir) qu'elles ne sont pas d'un vert éclatant dans le ciel comme on le voit sur les photos. Ce que nous avons découvert lors de notre séjour (avec un léger goût de déception pour être honnêtes), c'est que les aurores boréales, même observées dans des conditions optimales, ont plutôt une couleur très peu intense qui tire vers un vert pâle à l'oeil

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Certes, le phénomène peut être très lumineux et dynamique lors d'un important vent solaire mais ne vous attendez pas à les observer dans un habit vert éclatant : seul votre appareil photo aura cette chance. 

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Pour être clair : peu importe l'appareil photo, l'aurore apparaîtra d'un vert puissant sur l'écran puisque votre appareil capte plus de spectre lumineux. Une photo avec une aurore bien verte n'est pas truquée ou trop éditée, c'est simplement que votre appareil est plus sensible aux spectres colorés de l'aurore que l'oeil humain.

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Moralité : observer un balais d'aurores dansant dans le ciel demeure quelque chose d'incroyablement beau et poétique pour quiconque, même s'il faudra se rendre à l'évidence : vous ne les verrez jamais dans un habit vert fluo à travers votre rétine.

Spoile alert : ce que disent rarement les photographes

Voici ce que votre oeil perçoit : une trainée lumineuse d'un vert peu intense ...

... Voici ce que voit l'appareil photo : même sur cette photo brute, non éditée, l'aurore est très verte.

Où et quand les photographier ?

Où et quand les photographier ?

Les hémisphères

Lorsqu’on parle d’aurores boréales, on fait référence aux aurores se situant dans l’hémisphère nord du globe (on parle aussi d’aurores polaires). Les aurores sont aussi présent dans l’hémisphère sud (bien que moins connues) : ce sont les aurores australes. Dans cet article, nous resterons concentrés sur les aurores boréales et particulièrement dans les pays Scandinaves (dont la Norvège et les îles Lofoten).

Où les observer ?

Ce phénomène astronomique est donc proche des pôles ; au nord, on observe la majorité des aurores entre 65° et 75° de latitude. Si vous allez au nord des pays Scandinaves, les aurores sont visibles de septembre à avril avec un pic durant l’hiver. Aux marges de la saison, les observer est plus difficile et rare.

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En Europe, vous pourrez les observer dans le nord des pays Scandinaves et en Islande ; au Canada, les aurores sont visibles dans toutes les latitudes citées plus haut. Enfin, elles sont également observables dans le nord de la Russie … Mais en même temps, allez-vous y aller ?

Les régions où l'on peut observer des aurores.

Comment mesurer la probabilité d'en voir ?

Afin de savoir s’il y a des chances de voir des aurores, il existe un indice scientifique qui permet de les mesurer : l’indice Kp. Allant de 0 à 9, il désigne la force du vent solaire. Plus l’indice s’approche de 9 et plus le phénomène est important et vous avez théoriquement des chances d'en voir ; plus il s’approche de 9 et plus les aurores descendent en latitude vers le sud. Lorsque nous étions en Norvège au mois de février, l’indice était chaque jour entre 1 et 3 avec des pics à 5 lors d’une tempête solaire. Ce soir-là, les aurores ont même été observées dans le nord de l’Ecosse, c’est pour dire !

Les aurores sont visibles dans le nord de l'Europe.

A quelle heure sont-elles visibles ?

Lors de votre séjour, les aurores arrivent dans le grand nord Norvégien à partir de 17/18h jusqu’à 2/3h du matin. Nous avions souvent des pics entre 22h et 1h pour notre part.

Attention à la météo

Enfin, il faut prendre en compte un élément déterminant : la météo. Comme pour toute observation astronomique, la variable centrale reste la couverture nuageuse. En hiver, le mauvais temps peut être très frustrant car même si l’activité solaire est intense, vous pouvez passer une soirée sans rien voir (on sait de quoi on parle). Aux îles Lofoten, la variabilité de la météo est telle qu’il faut s’attendre parfois à de fortes variations : il peut y avoir un ciel découvert et 10 minutes après un ciel totalement couvert. Que c’est déroutant !

Vous voyez ce nuage arriver ? Une minute plus tard, vous n'avez plus aucune visibilité avec en prime une averse de neige.

Les aurores en Norvège et aux Lofoten

Nous avons choisi les îles Lofoten pour leurs paysages à couper le souffle mais pas seulement : c’est un spot mondialement connu pour les aurores ! Malgré tout, les îles Lofoten ne sont pas le meilleur spot si les aurores sont votre priorité car l’archipel est légèrement au sud du couloir majeur. L’idéal est donc de se rendre dans la région de Tromsø : cette grande ville du nord est souvent qualifiée de capitale des aurores en Norvège. De là-bas, vous maximisez vos chances d’en observer ; aussi, Senja est un territoire incroyable et très bien situé pour les capturer.

 

Si vous décidez d’aller aux Lofoten, attention au choix de la saison. En effet, l’hiver polaire offre la possibilité d’une nuit en continu mais … C’est aussi une saison assez difficile climatiquement parlant. Bref, il pleut beaucoup et la couverture nuageuse est importante. Si vous souhaitez rationnaliser vos chances, le mois de février ou celui de mars représentent le meilleur compromis entre climat et vent solaire important.

Les aurores en Norvège et aux Lofoten

Maximiser ses chances de voir des aurores

Comme dit plus haut, il faut déjà aller aux bons endroits et au bon moment. Une fois sur place, vous n’avez plus qu’à faire la danse des aurores et à attendre … Plus sérieusement, vous pouvez rationnaliser vos sorties en croisant deux données : l’indice Kp et la météo.

Maximiser ses chances de voir des aurores

Les prévisions des aurores : sites et applications

Il existe des tas de sites et applications faisant état de l’indice Kp et de l’activité solaire. Nous avons testé pas mal d’applications mais deux se démarquent nettement : My Aurora Forecast et Aurora Forecast 3D. Petite précision, les deux applications sont présentes sur Android et sur l’App Store d’Apple. Nous n’utilisons pas l’une plutôt que l’autre mais les deux en parallèle.

My Aurora Forecast (Android/ App Store)

Cette application est franchement bien faite et facile à prendre en main. Elle vous géolocalise et vous donne l’indice Kp en direct sur le lieu que vous renseignez. Vous avez également une carte en direct des aurores selon le Kp et vous pouvez voir si vous êtes plutôt au centre du phénomène ou en périphérie. Dans le deuxième onglet, l’application donne même la probabilité de voir des aurores sur votre position par périodes de 5 minutes. De façon assez surprenante, c’est plutôt très efficace ! Pas fiable à 100% (logique & normal) mais les prévisions ont souvent fait mouche.

Voyez le Kp en direct selon votre position

Jaugez la probabilité de voir des aurores.

Suivez les bulletins.

Aurora Forecast 3D (Android/ App Store)

Cette seconde appli apporte des informations similaires voire différentes. On dirait que c’est complémentaire.

La première chose concerne le globe : vous voyez en direct où sont les aurores au niveau du pôle Nord. L’autre application offre la même visualisation mais en planisphère. Le globe est plus facile à se représenter.

Le plus intéressant pour notre part concerne les rapports de l’indice Kp. Les données remontées sont extrêmement fiables et vont jusqu’à J+4. Ainsi, vous obtenez les prévisions du vent solaire par tranches de 3 heures. C’est précis et souvent fiable. Attention, cela reste des prévisions : tout comme la météo, les indices ne sont pas certains et peuvent évoluer rapidement.

Regardez le Kp à l'échelle du globe.

Suivez les bulletins Kp par tranches de 3 heures.

Pour synthétiser : on utilise la première appli pour en savoir plus sur notre position et nos chances d’observer des aurores, la seconde pour les bulletins précis. Apprenez à maîtriser les deux : votre utilisation sera sans doute différente de la nôtre, même si dans tous les cas, ces deux applications couvrent l’essentiel des données à maîtriser.

Deuxième variable à prendre en compte (et pas qu’un peu !), la météo. Aux latitudes les plus extrêmes, prévoir la météo est plus difficile. Au global, nous conseillons deux applications utiles et fiables : Google Météo et Meteo Blue. Google Météo est l’outil par défaut de prévisions du moteur de recherche. De façon assez étonnante, les prévisions sont fiables bien que dans le grand Nord, elles le soient un peu moins. C’est pour cela que nous croisions les données avec Meteo Blue.

 

Si vous partez en Norvège, le meilleur outil de prévisions reste le « météo France » Norvégien : yr.no (lien du site juste en dessous). Ce site de météo public est de loin le plus fiable notamment aux Lofoten. Comme dit dans notre article sur les Lofoten, la météo y est tellement changeante qu’il est parfois impossible de savoir ce qu’il adviendra des dix prochaines minutes ! Malgré tout, le site yr.no est incroyable car les prévisions sont justes et offrent un outil redoutable : le radar à précipitations. Disponible sur leur site en fouillant un peu, il vous donne sur une carte le mouvement des précipitations par tranches de 5 minutes. C’est d’une efficacité INCROYABLE !

 

Ainsi, nous pouvions prévoir presque à la minute les mouvements des précipitations et donc des nuages. Et pour ainsi dire, la précision des données nous a laissé sans voix. Si vous allez en Norvège, utilisez à tout prix leur site pour prévoir vos sorties, qu’elles soient pour la journée ou le soir : https://www.yr.no/en

Les prévisions météo

Les prévisions de la météo Norvégienne sont incroyablement précises ... La plupart du temps.

Sur le terrain

C’est le jour J. La météo est plutôt bonne et l’activité solaire intense ! La pression monte et … Il ne se passe rien. Rien de chez rien. Frustration niveau 10 000. Mais que se passe-t-il (madame persil) ?

Sur le terrain

La patience est règle d'or

L’observation des aurores nous apprend une chose au-dessus des autres : la patience est le maître mot. En effet, une aurore boréale est un phénomène si imprévisible qu’il faut apprendre à prendre son mal en patience. Même si l’indice Kp est au plafond, il est possible de ne voir aucune aurore durant plusieurs heures tant le phénomène est localisé. Moralité : si vous voulez voir des aurores et que vous souhaitez en observer à tout prix, alors prenez votre mal en patience et ATTENDEZ. Soyez patient(e). Une aurore, ça se mérite.

 

Il est donc possible d’assister à un ballet monstrueux ou à l’inverse à un ciel simplement étoilé. Dans tous les cas, attendez et levez la tête.

Trouvez de bons spots

Le lieu a une incidence directe sur vos chances d’observer des aurores. Tout comme pour la Voie Lactée, vous devez fuir au maximum la pollution lumineuse. La règle est donc facile : isolez-vous !

 

Aux Lofoten, il peut être difficile selon votre position de trouver des lieux préservés de la pollution lumineuse. Dans les deux îles du Sud, longues et étroites, il est quasiment impossible de trouver des lieux non pollués en restant autour d'une route (à la pointe sud, il n'y a ... Qu'une seule route !). Lors de notre séjour sur Moskensøya, l’île la plus au sud de l’archipel, nos soirées autour de Reine ne furent pas optimales pour fuir la pollution lumineuse. Reine est d’ailleurs un très mauvais spot, tout comme Hamnøy. En Norvège, les éclairages restent allumés toute la nuit malheureusement (ok ça se comprend quand on conduit sur la neige en ville). Notre meilleur spot fut notre maison louée au bord du Selfjord : un lieu totalement paumé et préservé qui nous a offert un ciel de dingue et des conditions optimales.

 

Plus largement, il vaut souvent mieux tourner son regard vers le Nord : aux Lofoten, les aurores sont plutôt vers le Nord. C’est pour cela que de nombreux photographes privilégient certaines plages idéalement situées sur l'île de Moskenesøya ou sur les quatre îles plus au nord : Ytresand, Flakstad, Uttakleiv, Unstad, Eggum, Kvalnes, Gimsøy, …

A Reine, la pollution lumineuse n'empêche pas de photographier les aurores mais c'est un frein malgré tout.

Il y avait tellement de lumière sur le parking qu'on voyait à peine à l'oeil ce spectacle hors-norme !

Au nord de Moskenesøya, dans le Selfjord, le spectacle fut hors-norme.

Levez les yeux

Comme dit plus haut, il faut prendre son mal en patience et observer. Une aurore peut arriver d’un moment à un autre. Comme nous avons également pu le dire, les aurores sont difficiles à observer lorsqu’on ne sait pas à quoi s’attendre. Nous nous attendions à un balais dansant vert pétant et … Non. Une aurore peut ne pas tellement se distinguer d’un nuage surtout lorsqu’on n’a pas l’habitude d’en voir. Plus on en voit et plus on sait les reconnaître.

 

Malgré tout, nous avons une technique qui fonctionne à coup sûr pour savoir si vous avez affaire à une aurore ou à un nuage : l’appareil photo. En effet, prenez une photo du ciel et comme par magie, vous verrez immédiatement le résultat : en photo, le nuage demeure gris, bleu ou jaune selon la lumière (CQFD) tandis que l’aurore est pour le coup bien verte (ou d’autres couleurs selon son altitude).

Nous : "oh, un nuage" | Notre appareil photo : "oh, une aurore !" (oui, c'est notre bonne vieille Nissan !)

Dès que vous avez un doute, faîtes un essai. Parallèlement, restez dans l’obscurité pour habituer votre œil. Au bout de 20/30 minutes, votre vision sera adaptée au noir profond. Également, les aurores sont reconnaissables car sont très fluctuantes et mobiles : elles dansent majestueusement dans le ciel et très rapidement. Lorsqu’on ne connaît pas, c’est d’ailleurs très déroutant tellement elles bougent vite. Enfin, les aurores peuvent briller très fort : dans ce cas, le suspens n’est plus : vous avez au-dessus de votre tête une explosion !

Dénicher à l'oeil une aurore lorsqu'il y a des nuages demande un peu d'entraînement ...

Là, il y a moins de doute !

Habillez-vous avec des vêtements adaptés

C’est un point non négligeable. On insiste là-dessus : vous DEVEZ vous habiller chaudement quitte à trop mettre de vêtements. Aux Lofoten, les nuits restent « correctes » entre 0 et -10°C la nuit. Dans les terres, le mercure peut descendre bien plus bas (-20, -30 et plus bas encore …). Par expérience, voici les points à retenir à propos de la tenue :

  • Les extrémités sont les plus fragiles. Au niveau des mains, prévoyez des gants très chauds, isolants du froid et de l’humidité. Si vous faîtes de la photo, les gants Vallerets ou The Heat Company sont le top. Sinon, des gants de ski feront l’affaire. N’hésitez pas à les doubler avec des sous-gants en soi. Amenez des chaufferettes. Pour les pieds, les chaussures étanches sont INDISPENSABLES pour la plupart des cas. En effet, vous pourriez être les pieds dans une bonne épaisseur de neige et durant un petit moment. De bonnes chaussettes sont aussi fortement recommandées. Si vous avez froid aux mains et aux pieds, votre soirée sera automatiquement écourtée.

  • La tête est importante. Un bon bonnet est de mise. N’hésitez pas aussi à mettre votre capuche par-dessus car elle coupera le vent. Un tour de cou chaud apporte chaleur, douceur et protection contre le froid.

  • Pour le haut du corps et les jambes, prévoyez ce qu’il faut : un pantalon de ski fait le job avec dessous un collant. En haut, la technique de l’oignon est de mise : une couche proche de la peau respirante (de préférence en coton), une couche chaude qui assure la chaleur (une bonne polaire) et une couche de protection pour vous protéger des conditions extrêmes (humidité et froid).

 

Enfin, n’hésitez pas sur place à bouger et à ne pas rester statique : marchez, bougez, faîtes des squats …

Parka chaude + pas cher = Décathlon !

Photographier les aurores

Photographier les aurores

​Nous arrivons au crépuscule de cet article et à son but ultime : immortaliser les aurores.

Le matériel nécessaire

Nous n’allons pas faire un exposé détaillé et exhaustif mais plutôt donner des pistes assez générales. Voici le matériel de base qui pour notre part paraît indispensable :

  • Un appareil photo sur lequel vous pouvez régler les paramètres d’exposition. On ne rentrera pas dans un listing des appareils adaptés puisque la règle est simple : plus votre appareil a une bonne montée en ISO et mieux c’est.

Pour notre part, nous avons réalisé nos photos avec un hybride plein format Sony A7IV.

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  • Un objectif plutôt grand angle et assez lumineux. Un objectif à ouverture f/4 peut suffire mais on ne dit pas non à plus de lumière : les zooms à ouverture f/2.8 sont forcément mieux et les focales fixes à 1.8 ou 1.4 sont le must. En termes de plage focale, l’utilisation d’un grand angle ou d’un ultra grand angle est le top.

De notre côté, nous avons utilisé un zoom ultra grand angle Sony 16-35 2.8 GM.

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  • Un trépied qui tient un minimum la route : nous le verrons, un temps de pose long est nécessaire. Il est possible de photographier des aurores sans trépied, mais cela relève de l’exploit : à main levée, vous devrez avoir assez de vitesse pour ne pas avoir une image floue et donc, les ISO seront très élevés … Vous pouvez éventuellement poser l’appareil sur le toit de la voiture en bricolant une composition, mais ce ne sera pas idéal. Bref, le choix du trépied devient rapidement indispensable pour qui veut sérieusement photographier des aurores. Le carbone est forcément le mieux car il gère mieux les températures basses face à l’aluminium bien plus sensible. Concernant le transport, vous pourrez mettre votre trépied en soute. Lors de nos voyages, notre trépied Leofoto est callé au milieu de nos affaires dans notre sac en soute.

  • Plusieurs batteries chargées et prêtes.

  • Une télécommande. Oui, la télécommande est idéale car elle permet de contrôler au mieux le temps de pose sans toucher l’appareil. Il est toutefois possible sur la plupart des appareils de s’en passer sur votre temps de pose ne dépasse pas les 30 secondes et que vous n’avez pas besoin du mode « Bulb » ou « Time » pour gérer manuellement la vitesse. Dans ce cas, mettez un retardateur.

  • Un chiffon de nettoyage. Accessoire qui peut paraître futile, le chiffon ne l’est pourtant pas : en pleine nuit, il peut être utile de bien nettoyer la lentille de l’objectif notamment en zones humides.

  • Une lampe frontale. C’est un accessoire très important pour vous déplacer et bien y voir. Choisissez une lampe solide qui tiendra le froid y compris au niveau de la batterie. Aussi, la lumière rouge doit être présente : lors de vos sessions, passez en lumière rouge afin de garder votre œil adapté. N’utilisez surtout pas la lumière blanche !

Notre matériel photo : Sony A7 IV + Sony 16-35 2.8 GM + trépied Leofoto LS 364C

Les paramètres de prise de vue

Sur place, il faut à présent trouver assez de lumière pour voir les aurores. Pour cela, vous devez vous reposer sur le triangle d’exposition (si vous ne savez pas ce que c'est, on a rédigé un article détaillé juste ici à ce sujet) en priorisant sur certains critères :

  1. L’ouverture : ouvrez au maximum pour faire rentrer le plus de lumière.

  2. Les ISO : c’est une question de choix et d’équilibre. Il n’y a pas de règle là-dessus mais il faut solliciter une haute montée en ISO malgré tout. L’idée reste simple : allez jusqu’à la limite qui vous semble acceptable en termes de bruit et de qualité. Par exemple, notre Sony A7IV peut monter jusqu’à 6 400 ISO sans trop de soucis puisque le bruit numérique reste contenu et les détails assez présents. Au-delà, la perte de qualité est assez perceptible. Bref, le choix des ISO dépend de vous et de jusqu’où vous trouvez l’image acceptable (1 600/3 200 /6 400/ 12 800, …).

  3. La vitesse : c’est la variable d’ajustement. Il n’y a pas de règle précise à ce propos même si à notre sens, la vitesse ne doit pas être trop longue. Pourquoi ? Les aurores bougent très rapidement ! Deux possibilités s’offrent donc à vous : vous souhaitez figer une aurore avec son mouvement précis ? Ne dépassez pas les 3 / 4 secondes de prise de vue. Vous souhaitez obtenir des aurores plus étalées ? Allez au-delà et visez plusieurs secondes.

 

De façon plus pragmatique également, le temps de pose dépendra fortement de l’ouverture de votre objectif et de la capacité du boîtier à monter en ISO.

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Lors de notre séjour aux Lofoten, les conditions furent optimales pour nous : nous avons parfois réalisé des clichés à « seulement » 1 600 ISO et « seulement » 2 secondes de pose. Pourquoi ? Grâce au ciel clair et à la pleine lune notamment.

ISO 2000 | f/2.8 | 1,3 seconde

Des conseils pour réussir ses photos

Voici quelques conseils généraux non exhaustifs :

  • Trouvez un lieu et arpentez-le afin de trouver des compositions.

  • Mettez votre APN sur trépied et réglez-le. Faîtes des essais sans but précis pour déterminer la bonne exposition.

  • Réglez la balance des blancs manuellement.

  • Faîtes la mise au point sur l’infini manuellement et désactivez l’autofocus. Vérifiez ensuite que la mise au point est bien réalisée et que les étoiles sont bien nettes.

  • Si vous avez un premier plan et que vous composez soigneusement votre image : faîtes du focus stacking pour avoir tous les plans nets.

  • Prévoyez plusieurs batteries pleines et rangez-lez dans vos poches dans les parties les plus chaudes, collées à votre corps. Cela augmentera la durée de vie de la batterie.

  • Vérifiez régulièrement que les photos sont bien nettes : s’il y a un problème d’exposition ou de mise au point, il vaut mieux s’en rendre rapidement compte.

  • Attention, le matériel peut geler si vous êtes dans des régions reculées où il fait très froid.

  • Lancez un time-lapse : vous aurez une multitude de photos que vous pourrez assembler pour faire une vidéo ainsi que tous les moments des aurores. Aussi – et surtout, vous pourrez pendant ce temps en profiter de vos propres yeux !

Le dernier mot

Le dernier mot

Photographier des aurores n’est pas impossible, mais cela se mérite. En amont, il faudra choisir les extrémités du globe et aux bonnes saisons (septembre à avril en Europe du Nord). Scrutez l’indice Kp ainsi que la météo pour maximiser vos chances. Surtout, prenez votre mal en patience et attendez : une aurore peut sortir trois heures après votre arrivée !

 

Techniquement, photographier une aurore résulte des mêmes contraintes qu’une Voie Lactée : on ouvre au maximum, on monte au plus haut des ISO et on gère la vitesse selon ses besoins. Habillez-vous chaudement et soyez prêt(e) à attendre dans le froid.

 

Enfin, il convient d’évoquer le plus important et que nous n’avons pas abordé jusqu’ici : profitez du moment et ne le vivez pas à travers l’écran ou le viseur de votre appareil. Voir des aurores est le rêve d’une vie pour de nombreuses personnes (ce fut le cas de Mathieu). Voir une aurore danser est un spectacle indescriptible, doux, soyeux, … Bien qu’elles ne soient pas à l’œil d’un vert éclatant, leur observation laisse sans voix. Mettez votre appareil en time-lapse et pendant ce temps, vivez ces instants de bonheur.

En un mot : PROFITEZ !

Un autre mot : BONHEUR !

L'histoire de ce cliché ? C'est un cliché "test" pour voir s'il y avait des aurores dans le ciel.

OH PUNAIIIIIISE ! 

Que dire face à un tel spectacle ?

La montagne est un volcan qui crache des aurores. Un moment épique. 

Petit plus de cette soirée ? Un halo lunaire. Oui oui. Il fait presque jour tellement la lune brille fort !

Un cliché pour terminer ? Moment fou : un incendie ravage un hangar à Moskenes tandis qu'une aurore flotte dans le ciel. Irréel ...

L'éclairage urbain réchauffe totalement la couleur du ciel et de la neige.

A très haute sensibilité, il fut possible de filmer les aurores. Malgré le bruit, on perçoit le mouvement fluide et poétique du phénomène.

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