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Créer un bokeh

N’avez-vous jamais rêvé de réaliser une belle photo avec un joli bokeh ? Un joli quoi ? Le bokeh, ce mot bien beau peut être défini comme le flou d’arrière-plan sur une photo ou une vidéo. Il fait partie des plus belles choses que l’on peut réaliser en photographie afin de détacher un sujet d’une scène et déclencher un effet « waouh ». Mais alors, comment réaliser un joli bokeh ? Regardons ça de plus près.

Un bokeh permet d'isoler un sujet. Photo prise à 50 mm, f/2.

Des conditions à réunir

Avoir une faible profondeur de champ

Le bokeh, c’est avant tout une affaire de profondeur de champ. Qu’est-ce que cette profondeur de champ ? Si vous ne connaissez pas, je vous invite à lire cet article que nous avons rédigé sur ce sujet. Mais pour résumer, il s’agit de la zone nette de votre image.

 

 

Pour rappel également, la profondeur de champ est utilisée ainsi :

  • Une faible profondeur de champ signifie une petite zone nette en profondeur sur l’image (et donc … Bokeeeeh) ;

  • Une grande profondeur de champ signifie une grande zone nette en profondeur sur l’image (c’est donc idéal pour le paysage par exemple).

 

De fait, vous comprenez bien qu’il faut obtenir une faible profondeur de champ pour que tout ce qui est devant et derrière votre sujet soit flou. Pour cela, il y a plusieurs facteurs qui diminuent la profondeur de champ :

  • L’ouverture (plus vous ouvrez et plus le bokeh sera important) ;

  • La longueur focale (plus l’objectif zoome et plus le bokeh sera important à ouverture similaire) ;

  • La distance de mise au point (plus votre sujet est près et plus le bokeh sera important).

Des conditions à réunir

Le bokeh est une affaire d’ouverture

Ouvrir au maximum son objectif

Vous vous souvenez, l’ouverture ? C’est une composante du triangle d’exposition (si vous ne savez pas ce que c’est, lisez notre article sur ce sujet juste ici). L’ouverture est LE paramètre qui influe sur la profondeur de champ. Et la règle est simple : plus l’ouverture est grande, et plus la profondeur de champ se réduit ; aussi, cela veut dire que plus l’ouverture est grande, plus les conditions pour réaliser un bokeh sont réunies.

 

Moralité : si vous souhaitez faire un bokeh, il faut ouvrir au maximum votre objectif (f/4, f/2.8, f/1.8, f/1.4 etc). Si vous débutez et que vous cherchez à vous focaliser seulement sur l'ouverture, utilisez le mode "A" ou "Av" (= mode ouverture) de votre APN (nous avons réalisé un article spécialement sur les modes des appareils photo juste ici). Aussi, les caractéristiques de votre objectif vont influencer directement la création d’un flou d’arrière-plan.

 

Avoir des optiques lumineuses

Comme dit précédemment, plus un objectif est lumineux (avec un f/petit), plus il peut créer du bokeh. Dès lors, les objectifs de kit ayant des ouvertures peu lumineuses (généralement au minimum f/4,5 au grand angle et 5,6 au plus zoomé), le bokeh est difficile.

Le bokeh est un affaire d'ouverture

C’est en cela que des zooms plus lumineux (f/4 constant et surtout f/2.8 constant) offrent une bien plus grande ouverture et donc … Plus de bokeh.

 

Surtout, ce sont les focales fixes qui sont les championnes du bokeh : leur construction plus simple permet d’obtenir de grandes ouvertures (f/1.8 et en dessous). Ce sont donc les objectifs à posséder si vous souhaitez faire du beau et bon bokeh.

Un portrait capturé à 125mm à f/2.8

Vous souhaitez posséder une focale fixe à moindre coût pour faire de beaux flous ? Canon, Nikon ou encore Sony proposent des 35mm f/1.8 pour capteurs APS-C et des 50mm f/1.8 pour capteurs plein format autour des 200 euros (un prix faible pour des objectifs d’excellente qualité). Si vous souhaitez faire des photos spectaculaires, c’est le meilleur investissement que vous puissiez faire. Pour chaque marque, voici des optiques peu chères et d'une redoutable qualité optique en 50mm f/1.8 pour appareil plein format :

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Avoir une longueur focale suffisante

Très clairement, n’espérez pas créer du bokeh avec un objectif grand angle ! C’est certes possible, mais ce n’est pas le but recherché. A ouverture égale, plus un objectif a une grande longueur focale et plus il crée du bokeh.

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Avoir une longueur focale suffisante

Concrètement, cela veut dire qu’à distance égale et ouverture égale, un 85mm à f/1.8 crée plus de bokeh qu’un 50mm à f/1.8. C’est pour cela que certains objectifs sont des stars du portrait, comme les 85mm f/1.4, les 105mm f/1.8 ou encore les 135mm f/1.8 pour les focales fixes, ou les célèbres 70-200 mm f/2.8. Avec leur grande longueur focale et leur ouverture importante, ils permettent de créer de beaux flous d’arrière-plan et de fortement dégager le sujet.

 

Revers de la médaille, ces objectifs sont souvent très couteux : si vous ne faites pas du portrait régulièrement, alors l’intérêt est faible. Enfin, notez que les zooms d’entrée de gamme grâce à leur grande longueur focale permettent de créer de jolis bokehs malgré leur ouverture limitée (souvent à f/5.6 voire f/6.3 à 200 ou 300mm).

Portrait réalisé avec un objectif 70-200mm f/2.8 à 200mm et f/3.5.

Réduire sa distance de mise au point

Dernier critère pour réaliser un joli bokeh : réduire la distance de mise au point, soit la distance qui sépare votre appareil photo de votre sujet. Attention, il faut noter que tout objectif a une distance minimale de mise au point : en dessous d’une certaine distance, votre sujet sera flou quoi qu’il arrive car votre objectif ne peut pas faire la mise au point.

Réduire sa distance de mise au point

Dès lors, plus votre sujet sera proche de vous et plus le bokeh sera important ; aussi, pensez qu’il faut que l’arrière-plan soit le plus éloigné possible : si votre sujet est collé à un mur, n’espérez pas obtenir un mur flou ; inversement, si votre sujet est à plusieurs mètres d’un mur, alors ce dernier sera flou.

 

Pensez à l’analogie de votre œil – qui fonctionne exactement de la même façon : mettez votre doigt à 20 centimètres de votre œil et fixez-le, il sera net et l’arrière-plan flou ; inversement, fixez le doigt d’une autre personne située à 3 mètres, lui et le reste seront nets.

Photo prise au 50mm à f/2 à environ 30cm du sujet.

Devenez un bokeh master

Devenez un bokeh master

Vous l’avez compris, il faut un trio gagnant : ouverture importante, longueur focale élevée et un sujet proche de vous. Plus vous réunissez les trois facteurs et plus votre bokeh sera important. En soi, réaliser un bokeh est chose facile. Entraînez-vous tranquillement dans votre salon pour appliquer ces théories et vous verrez que c’est simplissime.

 

Personnellement, le bokeh est mon ennemi lorsque je fais du paysage mais aussi mon meilleur ami lorsque je fais du portrait. J’utilise mon 70-200mm f/2.8 pour créer de superbes bokehs, notamment entre 150 et 200mm entre f/2.8 et f/4. Pour des plans plus artistiques, j’utilise le 50mm avec une ouverture importante entre f/1.8 et f/2.8.

 

Enfin, notez que le bokeh sera similaire entre un 200mm à f/2.8 (ouverture moins importante mais grande longueur focale) et un 85mm à f/1.8 (ouverture plus importante mais plus petite longueur focale) : les deux se compensent même si le rendu de l’image et notamment de l’arrière-plan seront différents.

Malgré une ouverture à f/8 (pour obtenir une légère étoile avec le soleil), la proximité du sujet à 70mm entraîne un bokeh.

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